Saint Girons en Peinture
Mon dernier article publié dans ce journal de voyage était consacré à un court séjour de peinture à Saint-Bertrand de Comminges. Nous avons aimé l’endroit, malheureusement une pluie incessante nous obligea à partir plus vite que prévu. Ainsi nous avons continué notre route, entrant dans le département de l’Ariège et bien décidés à ne plus s’arrêter avant que la pluie elle-même s’arrête. En fait, nous eûmes de la chance cette fois-ci, et la pluie cessa un peu avant Saint Girons, que j’avais repéré sur internet et qui me semblait une bel endroit à peindre, avec ses maisons colorées, ses vieux ponts et sa rivière artistiquement sinuant à travers la ville.
Nous avons passé le reste de l’après-midi à explorer la ville, ma première impression étant très positive et correspondant exactement à tous les beaux motifs que j’avais vus en photo sur le net.
Mais graduellement j’ai commencé à me sentir de moins en moins bien. Un profond sentiment de malaise a fini par s’installer en moi. Peut-être parce qu’il ne faisait pas chaud et que je portais un manteau et me sentais emprisonnée dans mes vêtements, privée de la liberté de mes mouvements. Vivant en Andalousie, je ne suis plus habituée à porter des vêtements lourds et encombrants. Peut-être aussi parce que le ciel était assez menaçant et que je m’attendais sans arrêt à de nouvelles chutes de pluie. Mais quelle qu’en soit la raison, çà n’allait pas, avec la conséquence inévitable que je perdis toute envie de peindre. Malheureusement mon envie de peindre est un phénomène très délicat, infiniment sensible aux moindres paramètres intérieurs et extérieurs, et la moindre note négative peut me catapulter dans un état très déplaisant où la peinture ne me dit plus rien!
Cependant, vu que depuis notre départ de la maison, je n’avais presque pas eu l’occasion de peindre pendant ce voyage, je fis un effort et réussis à faire au crayon quelques esquisses rapides dans mes carnets de voyage. Les couleurs à l’aquarelle ayant étant rajoutées plus tard dans le Boomobile.
Cette esquisse est peu typique de moi, je dirais, avec ses couleurs presque monochromes. Probablement le reflet de mon malaise ce jour-là. Ceci dit cela n’a pas empêché mes maisons de danser! Quand nous étions a Tarbes quelques jours auparavant ma Maman m’a demandé pourquoi, dans mes tableaux, mes maisons n’étaient pas droites.
“Parce quelles aiment danser le twist!”
je lui ai répondu.
Mais pour être tout à fait honnête, le froid, le ciel gris et le manteau n’étaient pas la seule raison de mon malaise. Malgré la beauté des motifs, il y avait quelque chose dans cette ville qui me dérangeait profondément: un sentiment de danger imminent. C’est assez difficile à expliquer, et surtout je ne veux offenser personne. Mais il y avait un peu partout des groupes de personnages “étranges” avec leurs grands chiens intimidants, buvant, fumant et faisant beaucoup de bruit. Des sans-logis certainement, des drogués, mais d’autres aussi, au chômage probablement. Loin de moi l’idée de les critiquer ou de les juger pour leur condition, car il est bien possible qu’à une époque malheureuse de leur vie, ils n’ont pas eu le choix. Ce que je critique c’est leur manière de nous regarder, pas très gentiment, avec des yeux pleins de défi et de provocation. Comme si c’était NOUS qui qui n’étaient pas “normaux”. Et ces regards, eux oui résultaient d’un choix …
Et moi qui m’attendais à des gens en train de se promener ou jogger le long des rives de la rivière, comme s’est si souvent le cas dans de tels endroits! Peu importe, j’y ai inventé et peint un petit vieux avec sa canne…
Le soir Kevin partit à la recherche d’une connexion internet libre, et en trouva une devant le garage Peugeot à coté de notre parking. Le lendemain nous discutions des différences, de pays à pays, à localiser de telles connections (la France étant apparemment en haut de la liste des pays les moins généreux à ce niveau-là, quel dommage…) quand il mentionna qu’il y avait aussi un magasin de vélos pas loin. Le vélo que j’avais emmené avec moi pour ce voyage était beau, un mountain bike d’un magnifique rouge pompiers avec plein d’extras. Malheureusement, techniquement parlant, il ne valait rien! Il était lourd et il ne roulait pas. Autant j’aimais son apparence, autant je haïssais son dysfonctionnement. Quand je fais des achats, que ce soit une tablette de chocolat, une maison ou un vélo, j’ai tendance à me laisser guider par les apparences, trop sensible à l’esthétique et aux couleurs… on est artiste ou on l’est pas, n’est-ce-pas? Mais des fois, çà me joue de vilains tours!
Bref.. je suis artiste mais aussi une femme aux décisions rapides. Après les trois cafés au lait matinaux traditionnels, nous avons foncé au magasin de vélos et j’ai dit au vendeur:
“Je veux un nouveau vélo, pas plus cher que 400 euros, très joli, et avec des gardes-boue.”
Le garçon a regardé Kevin d’une drôle de manière et j’aurais donné beaucoup pour savoir ce qu’il pensait à ce moment. Probablement quelque chose du genre:
“Bonne chance avec cet oiseau, mon gars!”
Je parie qu’il n’était pas habitué à des clients approchant le sujet d’une manière si peu technique! Le magasin et le vendeur lui-même avaient tout l’air d’un endroit pour cyclistes professionnels, et sur qu’il y en a beaucoup par là-bas, avec le Tour de France passant souvent dans les environs. En conséquent il n’avait pas beaucoup de vélos correspondant à ma description, seulement 2 en fait. Je choisis le blanc, sans hésiter. Il n’était pas vraiment “très joli”, ni pourpre ou rose ou jaune (j’avais vu un si joli vélo jaune dans la boutique du site internet du Tour de France 2 mois auparavant), mais je n’avais pas le choix, il fallait que ce soit maintenant. Mais au moins il avait une jolie forme, et il allait si bien avec le vélo blanc de Kevin, ensemble ils formaient vraiment un très joli couple.
Ensuite j’ai décidé, la mort à l’âme, de me débarrasser de mon vélo rouge et de le laisser au magasin. Depuis des années j’avais essayé de l’abandonner, mais je n’avais jamais pu. En contre-valeur j’ai eu droit à un panier pour mon nouveau vélo, c’est tout ce qu’il valait aux yeux professionnels du vendeur qui le regarda avec tant de dédain quand je lui ai porté et osa en parler si mal… çà m’a fendu le cœur, même s’il avait raison! Ceci dit, le panier est formidable!
Une heure plus tard je fis ma première petite excursion sur mon nouveau vélo, jusqu’à la ville voisine de Saint-Lizier. Mais çà, c’est une autre histoire, pour mon prochain journal!
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