Abstractions et Impressions

Abstractions et Impressions

Il fut une temps – au début de ma carrière de peintre – où j’adorais expérimenter avec techniques et matériaux divers, créant ce que j’appelle aujourd’hui mes “Abstractions et Impressions”. Pour être honnête, je pense que c’était une manière plus ou moins rusée de cacher mes ignorances et inaptitudes! D’ailleurs, je pense que c’est le cas de beaucoup de peintres de nos jours, ceux qui se disent abstraits, mais qui souvent cachent par là leur incapacité à être concrets dans ce qu’ils peignent. Ce qui bien sur ne veut pas dire que ce qu’ils créent n’est pas bien!
Bref en ce temps-là, j’aimais tout spécialement jouer avec les couleurs, les combiner de manière inattendue, et inventer des méthodes inusuelles de les appliquer sur le papier ou sur la toile, pas seulement avec des crayons ou des pinceaux, quelquefois sans même utiliser mes mains et laisser Madame Nature s’amuser à peindre. Les résultats étaient assez abstraits, mais jolis à regarder. Les peintres abstraits cependant refusent cet adjectif pour ce genre de peintures. Ils préfèrent parler de “hasard”. Et personnellement, j’avais tendance à dédaigner ces peintures miennes, trop conscientes du fait qu’elles n’étaient qu’une espèce d’imposture!

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… Beaucoup plus tard cependant, il y a quelques années de çà, me souvenant de ces péchés de jeunesse, j’ai développé une technique dérivée de ces expériences et ai regroupé les résultats dans une série simplement appelée “Impressions”: un jeu de mots, entre autres, mais je n’en dirai pas plus. Trop de gens ont essayé de me copier, m’ont harcelée pour savoir comment je faisais. Certains, les plus timides, ont regardé mes peintures à la loupe et essayé de comprendre par soi-même “le processus de fabrication”. Les plus courageux m’ont contactée directement pour me demander comment diable j’avais réussi à créer certains effets! Honnêtement, je n’aime pas çà du tout, et personnellement, jamais je n’agirais ainsi, par respect personnel et professionnel. Bien sur, je pourrais me sentir flattée -il y a bien un dicton disant que l’imitation est la forme la plus sincère de flatterie-, mais moi j’ai horreur!