Musée Taurin d’Alcazar de San Juan
Du Haut de Ma Fierté…
Dans mon dernier billet, je présentais les premières esquisses de mon dernier voyage de peinture, en Octobre 2013, à travers quelques endroits du centre de l’Espagne. La première destination prévue avait été la ville de Tolède, mais en regardant la carte, je m’étais laissée tenter par quelques autres étapes sur le chemin, l’une d’elles étant Alcazar de San Juan, une commune de la province de Ciudad Real dans la communauté autonome de Castille-La-Manche. Ce qui en fait m’avait incitée à faire le détour était la présence de lagunes très proches et de ses oiseaux, que finalement je n’ai pas vus… il n’en reste pas moins que j’ai passé 2 jours merveilleux à Alcazar, y vivant de surplus un moment très émouvant.
La ville, grande exception en Espagne, a même une aire de services pour notre Boomobile, et grand cadeau de surcroit, située juste à coté des magnifiques arènes locales. Ces arènes sont vraiment un petit bijou, et reflètent bien l’amour que les gens du coin (du moi certains), portent à l’art de la tauromachie. Et je dis “art” en toute conscience de la chose, car les arènes ne sont pas seulement le lieu des courses de taureaux, mais abritent en même temps un magnifique musée taurin que j’ai eu l’immense plaisir de visiter. En voici une première esquisse
Une immense émotion m’attendait à l’intérieur du musée. Normalement, je ne suis pas une artiste qui se vente de ses succès, ou éprouve des émotions intenses quand mes tableaux sont achetés, en originaux, reproductions ou copyrights. J’en suis contente, oui, mais cela se résume normalement à ça. Sans vouloir paraitre ésotérique, pour moi le plus important dans la peinture c’est l’acte, le fait de peindre. Ce que certaines philosophies orientales décrivent ainsi:
“… l’important, c’est le chemin et non le but…”
Mais quand soudain, dans le musée, je me suis retrouvée face à face avec l’une de mes peintures de corrida, l’émotion fut très intense! Non, le tableau n’était pas accroché au mur: il se trouvait imprimé à l’intérieur d’un magazine international de tauromachie. En fait, le musée taurin d’Alcazar de San Juan à comme journal attitré la revue “6toros6″ dont je parlais dans un récent billet et dans laquelle se trouvaient, l’an dernier et cette année, 2 de mes tableaux de corridas pour annoncer les fêtes taurines d’Hoyo del Pinares. Kevin a eu l’extrême gentillesses de chercher dans la gigantesque pile de numéros remontant à plusieurs années celui de l’an dernier et a fini par le trouver. Me voici avec lui (le magazine, pas Kevin!) dans mes bras et du haut de ma grande fierté:
Il y avait plusieurs hommes dans le musée, certains assis au bar, d’autres en train de regarder une corrida a la télé ou de jouer aux cartes. Alors j’ai fait quelque chose que jamais de ma vie auparavant je n’avais fait: j’ai pris le magazine et suis allée le montrer à trois hommes assis à une table et en train de jouer aux cartes, en leur disant, avec un immense sourire, que c’était moi qui avait peint le tableau du poster. Kevin, qui connait mon aversion contre toute publicité et auto-compliments concernant mon art, n’en croyait pas ses yeux! C’est là que je me suis apercue de l’impact qu’avait ce moment pour moi! Pour quelles raisons exactement? Je ne sais pas, mais cela a certainement a voir avec l’endroit lui-même, les souvenirs de mon enfance, et surtout le fait que je me suis sentie part de la culture espagnole!
Quelques instants plus tard l’un de ces trois hommes s’est levé et est allé parler a un autre homme assis au bar. Ce dernier est ensuite venu vers moi, s’est présenté comme Felix, le patron du musée, et m’a demandé:
“Vous avez d’autres tableaux de corrida?”
“Oui, beaucoup!”
“Vous voulez exposer ici?”
Je n’ai pas hésité une seconde et ai accepté, moi qui refuse de faire des expositions depuis des années déjà. Vraiment, je n’en revenais pas de m’entendre dire oui!
Bref, je devrais en principe exposer au musée taurin d’Alcazar de San Juan en mars ou avril 2014 (j’ai oublié la date exacte!) lors des fêtes de la ville! Je contacterai bientôt Felix pour confirmer (j’ai commandé à cet effet une carte de vœux avec la reproduction de l’esquisse ci-dessus) et vous tiendrai au courant…
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